Eco-anxiété - Solastalgie
Eco-anxiété - Solastalgie
Site Web
http://www.solastalgie.fr/la-solastalgie-c-est-quoi/
Accès
- public
- membres
Type de ressource
- Site web ressource
- Fiche thématique
Description
La solastalgie : une douleur psychique due à la dégradation du système terre
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » (Jacques Chirac, Discours prononcé au IVe Sommet de la Terre, Johannesbourg, 2002).
Les personnes atteintes de solastalgie ne regardent plus ailleurs. Elles sont dans un processus de prise de conscience par rapport à l’état de la planète qui les impacte psychologiquement. Ce néologisme se compose du terme anglais « solace » qui signifie « réconfort ». Le mot « algie » se traduit par « douleur » en français. La solastalgie renvoie donc à la douleur de perdre son habitat, son refuge, son lieu de réconfort.
Voici une série de liens d'articles qui permettent d'approfondir :
- Un podcast sur France Inter : Éco-anxieux, ultra-lucides ? https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-du-dimanche-21-novembre-2021
- Un article qui interroge la normalité de la peur de l'effondrement : https://enviedebienetre.wixsite.com/enviedebienetre/post/la-terre-s-effondre-j-ai-peur-suis-je-normal
-
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » (Jacques Chirac, Discours prononcé au IVe Sommet de la Terre, Johannesbourg, 2002).
Les personnes atteintes de solastalgie ne regardent plus ailleurs. Elles sont dans un processus de prise de conscience par rapport à l’état de la planète qui les impacte psychologiquement. Ce néologisme se compose du terme anglais « solace » qui signifie « réconfort ». Le mot « algie » se traduit par « douleur » en français. La solastalgie renvoie donc à la douleur de perdre son habitat, son refuge, son lieu de réconfort.
Voici une série de liens d'articles qui permettent d'approfondir :
- Un podcast sur France Inter : Éco-anxieux, ultra-lucides ? https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interception-du-dimanche-21-novembre-2021
- Un article qui interroge la normalité de la peur de l'effondrement : https://enviedebienetre.wixsite.com/enviedebienetre/post/la-terre-s-effondre-j-ai-peur-suis-je-normal
-
Les autres articles avec le mot clé "eco-anxieté"... :
- Eco-anxiété Tristes, effrayés, abandonnés... De nombreux jeunes en détresse face à la crise climatique
- De « Vert de rage » à « Une fois que tu sais », comment vivre son eco-anxiété sans déprimer ?
- COMMENT FAIRE FACE À L'EFFONDREMENT - Emmanuel Cappellin
- ECO-ANXIÉTÉ : ANALYSE D’UNE ANGOISSE CONTEMPORAINE
- Qu'est ce que l'éco-anxiété, un mal qui touche surtout les jeunes ?
- 9 Novembre à Lille : Cercle de parole éco-anxiété
- Clémence
Auteur
Charline Schmerber
Eco-anxiété Tristes, effrayés, abandonnés... De nombreux jeunes en détresse face à la crise climatique
Accès
- public
- Une
Eco-anxiété Tristes, effrayés, abandonnés... De nombreux jeunes en détresse face à la crise climatique
Résumé
La plus grande étude jamais réalisée à ce jour sur l’éco-anxiété démontre qu’au Nord comme au Sud, les 16-25 ans sont majoritairement angoissés face au changement climatique et aux réponses inadaptées des gouvernements en place.
Billet
Le changement climatique trouble aussi la santé mentale, surtout chez la jeune génération. Mais à quel point ? Neuf chercheurs en psychologie issus d’universités britanniques, américaines et finlandaise se sont penchés sur la question. Ils publient ce mardi dans le journal scientifique The Lancet Planetary Health l’étude la plus large jamais réalisée sur ce nouveau mal qu’est l’éco-anxiété, la détresse liée aux crises climatiques et écologiques.
L’objectif est d’étudier en détail les sentiments et les pensées qui y sont associées et leurs répercussions. «Bien que douloureuse et pénible, l’anxiété climatique est rationnelle et n’implique pas de maladie mentale», précisent d’emblée les auteurs. Ils se sont appuyés sur un sondage réalisé entre mai et juin par l’institut Kantar auprès de 10 000 jeunes, âgés de 16 à 25 ans. Dix pays différents sont représentés : Australie, Brésil, France, Finlande, Inde, Nigéria, Philippines, Portugal, Royaume-Uni, Etats-Unis.
https://www.liberation.fr/environnement/climat/tristes-effrayes-abandonnes-de-nombreux-jeunes-en-detresse-face-a-la-crise-climatique-20210914_J5NIYUN6Z5GH5A4NOX5YDJH3ZU/
Voir aussi (en anglais mais sous titres traduits en français possibles ) : le podcast suivant : How Climate Anxiety is Linked to Government Inaction | Global Study Launch : https://www.youtube.com/watch?v=ONbPVPJsEx4
L’objectif est d’étudier en détail les sentiments et les pensées qui y sont associées et leurs répercussions. «Bien que douloureuse et pénible, l’anxiété climatique est rationnelle et n’implique pas de maladie mentale», précisent d’emblée les auteurs. Ils se sont appuyés sur un sondage réalisé entre mai et juin par l’institut Kantar auprès de 10 000 jeunes, âgés de 16 à 25 ans. Dix pays différents sont représentés : Australie, Brésil, France, Finlande, Inde, Nigéria, Philippines, Portugal, Royaume-Uni, Etats-Unis.
https://www.liberation.fr/environnement/climat/tristes-effrayes-abandonnes-de-nombreux-jeunes-en-detresse-face-a-la-crise-climatique-20210914_J5NIYUN6Z5GH5A4NOX5YDJH3ZU/
Voir aussi (en anglais mais sous titres traduits en français possibles ) : le podcast suivant : How Climate Anxiety is Linked to Government Inaction | Global Study Launch : https://www.youtube.com/watch?v=ONbPVPJsEx4
De « Vert de rage » à « Une fois que tu sais », comment vivre son eco-anxiété sans déprimer ?
Accès
- public
- membres
- Une
De « Vert de rage » à « Une fois que tu sais », comment vivre son eco-anxiété sans déprimer ?
Résumé
Alors qu’une étude a révélé cette semaine l’inquiétude partagée par de nombreux jeunes du monde entier au sujet de leur avenir écologique, je suis allée m’entretenir dernièrement avec trois (jeunes) réalisateurs dont les démarches, différentes, racontent toute leur manière de vivre avec ces informations « écrasantes ».
Sincères, sensibles, lucides, engagés ou curieux de savoir ce qu’un avenir déréglé par la force de l’homme leur réserve, Emmanuel Cappellin (réalisateur de 38 ans), Arthur Gosset (étudiant de 24 ans) et Martin Boudot (journaliste d’investigation, 35 ans) partagent actuellement sur les écrans des films documentaires qui témoignent avec force du besoin d’agir et de trouver des réponses concrètes dans un monde où tout vacille.
Sincères, sensibles, lucides, engagés ou curieux de savoir ce qu’un avenir déréglé par la force de l’homme leur réserve, Emmanuel Cappellin (réalisateur de 38 ans), Arthur Gosset (étudiant de 24 ans) et Martin Boudot (journaliste d’investigation, 35 ans) partagent actuellement sur les écrans des films documentaires qui témoignent avec force du besoin d’agir et de trouver des réponses concrètes dans un monde où tout vacille.
COMMENT FAIRE FACE À L'EFFONDREMENT - Emmanuel Cappellin
Accès
- public
- membres
COMMENT FAIRE FACE À L'EFFONDREMENT - Emmanuel Cappellin
Résumé
Une fois que l’on a pris conscience de la gravité de la crise écologique, du fait que l’effondrement de notre civilisation telle qu’on la connaît est quasi-inévitable, on ne peut plus jamais être la même personne, mais alors à partir de là que peut-on faire? Individuellement et collectivement ? Les réponses à ces questions existentielles, politiques et philosophiques, se trouvent dans le puissant documentaire Une fois que tu Sais, en salles le 22 septembre.
Billet
Emmanuel Cappellin est parti à la rencontre d’experts et de scientifiques tels que Pablo Servigne, Jean-Marc Jancovici ou Susanne Moser. Tous appellent à une action collective et solidaire pour préparer une transition la plus humaine possible. Une odyssée qui touche à l’intime et transforme notre regard sur nous- même et sur le monde pour mieux construire l’avenir.
Entretien avec Paloma Moritz sur les dessous de ce documentaire, ses enseignements, et les voies possibles pour faire face à l’effondrement et en sortir par le haut.
L'interview sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=mS8JkkPVCNA
Une interview sur Monsieur Mondialisation : https://mrmondialisation.org/une-fois-que-tu-sais-ou-le-film-a-voir-a-la-rentree/
Pour aller plus loin :
- Les séance du film : https://www.allocine.fr/seance/film-2...
- Le guide d’actions du film “Une fois que tu sais” : https://www.racinesderesilience.org
- Comment soigner l’éco anxiété : https://reporterre.net/Deprime-par-la...
- Interview de Charlie Veron, le parrain des coraux : https://www.lapresse.ca/actualites/sc...
- Mieux comprendre le problème des déplacés climatiques : https://www.liberation.fr/environneme...
- Les livres de Pablo Servigne : https://pabloservigne.com/livres/
- Livre Écopsychologie pratique et rituels pour la terre, Retrouver un lien vivant avec la nature par Joanna Macy, Molly Young Brown, Editions le souffle d’or, 2008.
Entretien avec Paloma Moritz sur les dessous de ce documentaire, ses enseignements, et les voies possibles pour faire face à l’effondrement et en sortir par le haut.
L'interview sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=mS8JkkPVCNA
Une interview sur Monsieur Mondialisation : https://mrmondialisation.org/une-fois-que-tu-sais-ou-le-film-a-voir-a-la-rentree/
Pour aller plus loin :
- Les séance du film : https://www.allocine.fr/seance/film-2...
- Le guide d’actions du film “Une fois que tu sais” : https://www.racinesderesilience.org
- Comment soigner l’éco anxiété : https://reporterre.net/Deprime-par-la...
- Interview de Charlie Veron, le parrain des coraux : https://www.lapresse.ca/actualites/sc...
- Mieux comprendre le problème des déplacés climatiques : https://www.liberation.fr/environneme...
- Les livres de Pablo Servigne : https://pabloservigne.com/livres/
- Livre Écopsychologie pratique et rituels pour la terre, Retrouver un lien vivant avec la nature par Joanna Macy, Molly Young Brown, Editions le souffle d’or, 2008.
ECO-ANXIÉTÉ : ANALYSE D’UNE ANGOISSE CONTEMPORAINE
Accès
- public
- Une
- ARf-infos
ECO-ANXIÉTÉ : ANALYSE D’UNE ANGOISSE CONTEMPORAINE
Résumé
La Conférence sur les changements climatiques (COP26), qui se déroule à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre 2021, se situe à mi-chemin dans le temps entre la parution en août dernier du premier volet du sixième Rapport d’évaluation du GIEC et les deux autres volets qui seront rendus publics au premier trimestre 2022. Dans un tel contexte, il est désormais beaucoup question d’éco-anxiété dans la presse. Celle-ci est même souvent considérée comme le nouveau « mal du siècle ». Mais qu’entend-on au juste par ce terme ? Est-ce la même chose que la solastalgie ou encore la collapsologie ? Peut-on parler d’une véritable maladie mentale à son propos ?
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
La notion d’éco-anxiété est bien évidemment la contraction d’« écologie », au sens de « science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants », et d’« anxiété ». Elle a été inventée et théorisée à partir de 1997 par la chercheure en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige. Elle est de plus en plus utilisée dans les médias et elle fait également l’objet d’un intérêt croissant de la part des mondes académiques et médicaux
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
La notion d’éco-anxiété est bien évidemment la contraction d’« écologie », au sens de « science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants », et d’« anxiété ». Elle a été inventée et théorisée à partir de 1997 par la chercheure en santé publique belgo-canadienne Véronique Lapaige. Elle est de plus en plus utilisée dans les médias et elle fait également l’objet d’un intérêt croissant de la part des mondes académiques et médicaux
Billet
- https://www.jean-jaures.org/publication/eco-anxiete-analyse-dune-angoisse-contemporaine/
- Interview de Véronique Lapaigne qui a développé le concept d'éco-anxiété en 1997 : https://www.youtube.com/watch?v=AXkcHbct3m4
- Interview de Véronique Lapaigne qui a développé le concept d'éco-anxiété en 1997 : https://www.youtube.com/watch?v=AXkcHbct3m4
Qu'est ce que l'éco-anxiété, un mal qui touche surtout les jeunes ?
Accès
- public
- Une
- ARf-infos
Qu'est ce que l'éco-anxiété, un mal qui touche surtout les jeunes ?
Résumé
Incendies, inondations, sécheresses... Le changement climatique secoue le monde depuis plusieurs années. Outre ses effets directs, ce dérèglement impacterait la santé mentale de nombreuses personnes, en particulier les jeunes générations.
Une étude publiée mi-septembre par la revue The Lancet, montre que plus de 50% des 16-25 ans interrogés se sentiraient tristes, anxieux, en colère, impuissants et coupables face au réchauffement climatique, tandis que 75% jugent l'avenir « effrayant ».
La désillusion face à la crise climatique se symbolise aujourd'hui par le concept d'éco-anxiété.
Une étude publiée mi-septembre par la revue The Lancet, montre que plus de 50% des 16-25 ans interrogés se sentiraient tristes, anxieux, en colère, impuissants et coupables face au réchauffement climatique, tandis que 75% jugent l'avenir « effrayant ».
La désillusion face à la crise climatique se symbolise aujourd'hui par le concept d'éco-anxiété.
9 Novembre à Lille : Cercle de parole éco-anxiété
9 Novembre à Lille : Cercle de parole éco-anxiété
Description
Porté par Extinction Rebellion et deux membres d'Adaptation radicale métropole lilloise
Début de l'événement
09.11.2022 - 18:30
Fin de l'événement
09.11.2022 - 20:30
Fichier : CercleDeParoleEcoAnxiete_fichier_groupe-parole-eco-anxiete-2.pdf
Télécharger
Adresse
5 rue jules de vicq
Code postal
59000
Ville
Lille
Clémence
Clémence
Mon témoignage
“Dans quarante ans, on est tous foutus”; “On arrive en haut de la courbe de croissance. Si ça continue comme ça, c’est impossible de s’en sortir”; « Avec deux degrés de plus, c’est des inondations, des tempêtes, des réfugiés climatiques et des crises politiques sans précédent.” Nous sommes attablés au restaurant universitaire, avec mon groupe d’amis de la faculté et les phrases fusent au fil de la discussion. Ces mots, je les entends de plus en plus dans les discussions entre potes, en repas de famille, au café.
Elles paraissent anodines et, pourtant, leur accumulation provoque un sentiment grandissant: l’éco-anxiété, ou solastalgie.
Qualifiée de sentiment de détresse face au dérèglement des écosystèmes, cette éco-anxiété se manifeste par des insomnies, un sentiment de tristesse et de colère perpétuels, et crée des “climato-déprimés”. Autour de moi, il y a des fans de Jancovici et de ses graphiques déprimants, des anti-nucléaires, des personnes qui prévoient déjà leur vie dans un écovillage ou une ZAD (zone à défendre). Le constat perpétuel apporté par les différents rapports écologiques apporte une vision du futur bien sombre.
Un peu plus tard, pendant que je marche sous la pluie, des gouttes dégoulinant sur mon ciré, je lève les yeux et observe le grand panorama vert que le bocage normand offre à chacun de ses habitants. La campagne, pour un Parisien, c’est plein de clichés: il n’y a que des filles ou des fils d’agriculteurs, pas de transports, et c’est très bien pour un week-end ou une petite semaine seulement. Pour moi, y avoir grandi me permet de faire face aux constats écologistes alarmants, aux discussions déprimantes avec des amis militants, et m’a donné toutes les clés pour anticiper les modes de vie alternatifs, qui deviendront essentiels dans les années à venir.
Avant de partir pour les études et la faculté, c’est en Normandie que j’ai eu la chance de grandir. Mes journées étaient rythmées par la gestion des chevaux de la maison, par les horaires aléatoires des bus, et par les animaux en tout genre. Ainsi, s’il paraît aujourd’hui difficile de se protéger psychologiquement de ces différents constats écologistes, j’ai réussi à retirer du positif dans tous les bilans apportés par mon entourage. Tout d’abord, des solutions existent: les écovillages fleurissent un peu partout en France, proposant une autosuffisance, un modèle économique alternatif et une vie communautaire très active.
Cette vie se rapproche de ce que j’ai appris naturellement en grandissant en pleine campagne: manger les aliments cultivés soi-même, savoir vivre en hameau ou tisser des liens avec les habitants proches. Alors qu’en ville, il est compliqué de dire simplement bonjour à ses voisins, la vie en campagne est faite d’entraide, de partage, de mutualisation de boîtes d’œufs et de bouteilles de lait, de nuits passées à plusieurs près du vétérinaire venu assister un vêlage. C’est pouvoir se réveiller le matin dans un silence total, loin des klaxons de la ville.
Petite, le matin, je marchais dans les cailloux et la rosée pour aller prendre mon bus. Le soir, on rentrait entre enfants des trois ou quatre familles du hameau pour aller partager un goûter collectif, puis retourner chez soi aux alentours de 19 heures. Nous n’étions jamais seuls, nous partagions des travaux – comme la décoration de notre abribus en Marsupilami – et cette proximité acquise durant toute notre enfance nous a toutes et tous marqués.
Mes amis prévoient leur futur face à l’effondrement
Mon enfance est un véritable remède face au constat alarmant de mes amis. Je me sens déjà prête, habituée au quotidien de la vie en autonomie, presque en autosuffisance. Même si le supermarché n’est jamais très loin : la voiture reste nécessaire à un habitant de campagne, preuve que les solutions pour une autonomie complète ne sont pas encore totalement trouvées.
Mes amis prévoient déjà leur futur face à l’effondrement : Théo pense aller vivre en écovillage ou en ZAD d’ici vingt à trente ans, après des études et un métier lui permettant d’économiser assez pour y vivre plusieurs années. François se renseigne sur les formations d’horticulture et de gestion de jardin, lui qui a toujours grandi en milieu urbain. Et moi? Le journalisme est un métier facilement compatible avec la vie en communauté et une aide manuelle : savoir se renseigner sur la source de ses informations, pouvoir préparer des supports pédagogiques pour les habitants à venir, apporter à chacun l’actualité dans un monde où l’information continue ne sera peut-être plus possible. En attendant tout ça, vivre à Paris est une expérience hors du commun, et mes acquis ruraux ne sont jamais loin pour rester détachée de toute l’agitation urbaine.
Consciente de tous les enjeux environnementaux qui se jouent actuellement, maîtrisant les graphiques et les rapports sortant quotidiennement, mon enfance à la campagne est un véritable rempart contre la déprime écologique, un antidote apportant une réelle positivité. Contrairement à des amis urbains réellement paniqués de ne pas être utiles le jour J, je garde dans un coin de ma tête toutes mes connaissances. Cela me permet de rester constamment fixée sur mes objectifs de vie… et d’être consciente des changements climatiques des années à venir.
Sensible à l’écologie, Nicolas a lui aussi décidé de changer ses habitudes de consommation. Il raconte comment il est passé de végétarien à “détritivore”.
LA ZEP
Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié six rapports d’évaluation depuis 1990, dont le dernier, révélé en août 2021, est des plus alarmants. Parallèlement, le nombre de consultations psychologiques liées à l’éco-anxiété a augmenté. 85 % des Français, en 2018, se déclaraient inquiets face aux conséquences du dérèglement climatique.
Savoir déconnecter de ce genre d’informations, revenir à la terre et à la nature comme on peut le faire hors des villes, permet de rester presque imperméable aux effets que peuvent avoir ces articles sur notre joie de vivre. Les modes de vie alternatifs s’imposeront à nous quand il le faudra. Pour le moment, il faut aussi savoir se protéger des constats alarmants, même si cela n’empêche personne de s’interroger sur sa capacité à savoir cultiver des pommes de terre le moment venu.
- - -
Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.
Elles paraissent anodines et, pourtant, leur accumulation provoque un sentiment grandissant: l’éco-anxiété, ou solastalgie.
Qualifiée de sentiment de détresse face au dérèglement des écosystèmes, cette éco-anxiété se manifeste par des insomnies, un sentiment de tristesse et de colère perpétuels, et crée des “climato-déprimés”. Autour de moi, il y a des fans de Jancovici et de ses graphiques déprimants, des anti-nucléaires, des personnes qui prévoient déjà leur vie dans un écovillage ou une ZAD (zone à défendre). Le constat perpétuel apporté par les différents rapports écologiques apporte une vision du futur bien sombre.
Un peu plus tard, pendant que je marche sous la pluie, des gouttes dégoulinant sur mon ciré, je lève les yeux et observe le grand panorama vert que le bocage normand offre à chacun de ses habitants. La campagne, pour un Parisien, c’est plein de clichés: il n’y a que des filles ou des fils d’agriculteurs, pas de transports, et c’est très bien pour un week-end ou une petite semaine seulement. Pour moi, y avoir grandi me permet de faire face aux constats écologistes alarmants, aux discussions déprimantes avec des amis militants, et m’a donné toutes les clés pour anticiper les modes de vie alternatifs, qui deviendront essentiels dans les années à venir.
Avant de partir pour les études et la faculté, c’est en Normandie que j’ai eu la chance de grandir. Mes journées étaient rythmées par la gestion des chevaux de la maison, par les horaires aléatoires des bus, et par les animaux en tout genre. Ainsi, s’il paraît aujourd’hui difficile de se protéger psychologiquement de ces différents constats écologistes, j’ai réussi à retirer du positif dans tous les bilans apportés par mon entourage. Tout d’abord, des solutions existent: les écovillages fleurissent un peu partout en France, proposant une autosuffisance, un modèle économique alternatif et une vie communautaire très active.
Cette vie se rapproche de ce que j’ai appris naturellement en grandissant en pleine campagne: manger les aliments cultivés soi-même, savoir vivre en hameau ou tisser des liens avec les habitants proches. Alors qu’en ville, il est compliqué de dire simplement bonjour à ses voisins, la vie en campagne est faite d’entraide, de partage, de mutualisation de boîtes d’œufs et de bouteilles de lait, de nuits passées à plusieurs près du vétérinaire venu assister un vêlage. C’est pouvoir se réveiller le matin dans un silence total, loin des klaxons de la ville.
Petite, le matin, je marchais dans les cailloux et la rosée pour aller prendre mon bus. Le soir, on rentrait entre enfants des trois ou quatre familles du hameau pour aller partager un goûter collectif, puis retourner chez soi aux alentours de 19 heures. Nous n’étions jamais seuls, nous partagions des travaux – comme la décoration de notre abribus en Marsupilami – et cette proximité acquise durant toute notre enfance nous a toutes et tous marqués.
Mes amis prévoient leur futur face à l’effondrement
Mon enfance est un véritable remède face au constat alarmant de mes amis. Je me sens déjà prête, habituée au quotidien de la vie en autonomie, presque en autosuffisance. Même si le supermarché n’est jamais très loin : la voiture reste nécessaire à un habitant de campagne, preuve que les solutions pour une autonomie complète ne sont pas encore totalement trouvées.
Mes amis prévoient déjà leur futur face à l’effondrement : Théo pense aller vivre en écovillage ou en ZAD d’ici vingt à trente ans, après des études et un métier lui permettant d’économiser assez pour y vivre plusieurs années. François se renseigne sur les formations d’horticulture et de gestion de jardin, lui qui a toujours grandi en milieu urbain. Et moi? Le journalisme est un métier facilement compatible avec la vie en communauté et une aide manuelle : savoir se renseigner sur la source de ses informations, pouvoir préparer des supports pédagogiques pour les habitants à venir, apporter à chacun l’actualité dans un monde où l’information continue ne sera peut-être plus possible. En attendant tout ça, vivre à Paris est une expérience hors du commun, et mes acquis ruraux ne sont jamais loin pour rester détachée de toute l’agitation urbaine.
Consciente de tous les enjeux environnementaux qui se jouent actuellement, maîtrisant les graphiques et les rapports sortant quotidiennement, mon enfance à la campagne est un véritable rempart contre la déprime écologique, un antidote apportant une réelle positivité. Contrairement à des amis urbains réellement paniqués de ne pas être utiles le jour J, je garde dans un coin de ma tête toutes mes connaissances. Cela me permet de rester constamment fixée sur mes objectifs de vie… et d’être consciente des changements climatiques des années à venir.
Sensible à l’écologie, Nicolas a lui aussi décidé de changer ses habitudes de consommation. Il raconte comment il est passé de végétarien à “détritivore”.
LA ZEP
Le GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié six rapports d’évaluation depuis 1990, dont le dernier, révélé en août 2021, est des plus alarmants. Parallèlement, le nombre de consultations psychologiques liées à l’éco-anxiété a augmenté. 85 % des Français, en 2018, se déclaraient inquiets face aux conséquences du dérèglement climatique.
Savoir déconnecter de ce genre d’informations, revenir à la terre et à la nature comme on peut le faire hors des villes, permet de rester presque imperméable aux effets que peuvent avoir ces articles sur notre joie de vivre. Les modes de vie alternatifs s’imposeront à nous quand il le faudra. Pour le moment, il faut aussi savoir se protéger des constats alarmants, même si cela n’empêche personne de s’interroger sur sa capacité à savoir cultiver des pommes de terre le moment venu.
- - -
Ce billet provient des ateliers d’écriture menés par la ZEP (la Zone d’Expression Prioritaire), un dispositif média d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans qui témoignent de leur quotidien comme de toute l’actualité qui les concernent.